vendredi 31 octobre 2014

Wanted, de Mark Millar, J.G Jones et Paul Mounts (Psychic TV).




Ecrit par Mark Millar
Dessiné et colorisé par J.G Jones et Paul Mounts
Edité en 2008, éditions Delcourt


Alors que je cherchais un nouveau comics attisant ma curiosité pour de futurs articles (et j'en ai trouvés), j'ai trouvé dans une médiathèque un comics à la lecture dont la couverture m'intriguait : Wanted.
Je pensais alors tout de suite au film sorti en salles avec Angelina Jolie avec le trip de l'assassin qui peut tirer au pistolet en faisant dévier les balles sur des centaines de mètres. Et de ce que j'avais pu voir des bandes annonces / extraits, ça n'avait pas trop l'air « fantastique » dans le sens « Présence-de-super-héros-et-trucs-complètement-surréalistes ».
Oui, j'ai pas vu le film, et ça se verra pour la suite de ma review.
Par ailleurs, le comics m'a fait beaucoup penser à Kick-Ass, et j'y reviendrai également.
J'annonce déjà que ce comics est plutôt pour un public adulte, c'est cru, vulgaire, très sanglant et que je vous déconseille de le lire si cela vous gêne. Et je citerai sans censure les termes du comic, et je m'en excuse d'avance.

Wanted, est un comic se déroulant à notre époque, à New York. On y suit les aventures de Wesley, un homme approchant les 30 ans, qui vit une existence morose : Vie avec sa copine qui le trompe avec son meilleur ami, métro boulot dodo, une patronne qui l'exploite. Aucun but dans la vie, l'être le plus vide et lambda qu'on peut imaginer. Il n'a rien pour lui, à part une ressemblance à Marshall Mathers à mon goût.
Pendant ce temps, dans un penthouse décadent du Centre-Ville, l'un des plus grands « assassins », appelé « Le Killer » est abattu d'un tir en pleine tête tiré à longue distance. L'assassin du Killer est inconnu mais l'heure est à la succession : Le Killer était un coureur de jupons mais possède néanmoins un fils caché, en la personne de....Wesley.
Retrouvé par les membres de « La Fraternité », l'agence secrète dont relevait le Killer, Wesley est recueilli par Fox, une mercenaire d'élite, qui le plonge dans une société secrète où les super-vilains existent bel et bien, tel un conglomérat de criminels dirigeant le monde et agissant en toute impunité (le logo de la fraternité évoque à peine la Franc-Maçonnerie, ndlr).
Wesley fera le choix d'accepter son héritage de tireur d'élite, et acceptera cette nouvelle existence faite de violence (plus ou moins) gratuite, de sang, et de liberté, tout en cherchant à découvrir qui est l'assassin de son père.

L'histoire, qui peut paraître assez « banale », m'a surprise. La maigre image que j'avais de Wanted n'était pas du tout celle-ci. Là, on tombe dans une histoire où le héros est un faible, un soumis, qui est cocu, humilié, réduit à néant. Et on lui offre l'occasion d'être libre, sans conséquences, de tout envoyer péter.

Et le « Allez tous vous faire enculer » annonce la couleur : Wesley va revivre, devenir une machine à tuer prenant sa revanche sur le monde, tout en sombrant dans les activités d'une société secrète habituée aux mondes parallèles et aux super-pouvoirs. Ce à quoi, personnellement, je ne m'attendais PAS DU TOUT. Du genre le truc qui te fait dire « Euuuh....WTF ? »
Outre cela, qu'il s'agisse des titres de chapitres ayant des consonnances sexuelles, des insultes et de la violence qui abonde de manière gratuite et courante (ce qui peut devenir un peu lourd, expliquant alors mon avertissement en début d'article), Wanted se révèle être assez intéressant en milieu d'histoire, au moment où un twist scénaristique et de l'action « héroïque » viendront pimenter les péripéties de Wesley.
Oui, de l'héroïsme. Ca peut sembler ironique quand La Fraternité a assassiné quasiment tous les super-héros des univers existants, mais je persiste, ce déclic mettra fin à des exactions qui pourront sembler un peu futiles au lecteur.

Au niveau du dessin, le style est très correct et accentue parfait le côté violent. Tout ne fait pas lisse et cartoonesque, mais bien réaliste. Et ça se voit bien quand les balles traversent les têtes et transforment les antagonistes en passoires d'hémoglobine.
J'ai vraiment aucun problème avec la violence, mais il n'en est pas de même pour tous. Elle est comparable à celle visible dans Kick-Ass. Viscérale, crue, primaire, sans fard. Ca défouraille, qu'importe si ça éclabousse ou si des innocents meurent. Vous êtes au pays des connards avec un grand C, et cette pointe de vulgarité est gentille par rapport à l'histoire.



En ce qui concerne mon parallèle avec Kick-Ass...Disons que j'ai eu l'impression de lire un anti Kick-Ass. Alors autant Dave et Wesley semblent partager des points communs, dès qu'il s'agit d'être héroïque / vilain, ils sont diamétralement opposés.
Alors que Dave est un ado geek avec des amis fidèles qui vit de sa passion et « apprécie » relativement sa vie (même s'il déplore le manque de super-héros en vrai), Wesley est un nihiliste total trompé, utilisé, sans but, une coquille vide. Mais on part du concept du mec lambda sans pouvoir particulier.
Et dès que la fibre « super-héroïque / Super-Vilain » apparaît, l'un dit « J'ai la volonté et le courage pour être super-héros, je veux faire le bien en agissant bien pour tous », l'autre dit « Fuck le bien et ces conneries moroses, je vais tuer, me défouler, dire merde à cette masse de moutons et vivre réellement sans contraintes ».



La différence entre les deux est que l'un va se dire « Ouais bon, je peux pas tout résoudre tous les problèmes de la vie par la violence et mes actions... » et dire peu de temps après « Bien sûr que je me fous de ta gueule. Tirons nous d'ici, je vais aller voir à quoi ressemblent 10 millions de Dollars ». Je vous laisse deviner de qui il s'agit.

En bref, pour une histoire où l'on suit un des plus gros enfoirés qui aime être un enfoiré tout en sortant des grossièretés et ses pensées personnelles dont je ne ferai pas citation ici, une histoire de super-méchants qui se révèle certes un peu manichéenne dans un milieu de personnages 100% méchants...J'ai été bluffé.
Et ce coup de cœur, je pense l'acquérir pour ma bibliothèque personnelle. Car je vous assure qu'un comic qui se conclut par la phrase « Et ça, c'est la tête que je fais quand je t'encule à sec », j'en ai pas vu beaucoup. Tout comme un comic qui retourne complètement les archétypes de l'héroïsme pour leur mettre une grande baffe.



Psychic TV.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Si vous avez aimé...

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...