dimanche 11 novembre 2012

Les Rougon-Macquart #6: Son Excellence Eugène Rougon.

("6? Raaah, il m'en reste encore 14...")


Bienvenue à vous, lecteurs du Livroscope! 

En cette fin de week-end, je suis heureuse de vous retrouver pour un nouvel article, consacré aujourd'hui au sixième tome de la saga des Rougon-Macquart, Son Excellence Eugène Rougon. Nous avions quitté la saga avec les péripéties religieuses et amoureuses de l'Abbé Mouret, et pour la suite, nous changeons complètement de cadre: adieu la religion et la campagne, bonjour Paris et les hautes sphères de la politique!

Avant de nous plonger dans cet univers différent, je vous rappelle que vous pouvez toujours vous inscrire pour le concours:


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Pour ne pas être perdu:


Pour ce roman, pas d'inquiétudes à avoir en ce qui concerne les membres de la famille: en effet, Zola a centré son histoire uniquement sur Eugène Rougon, et on ne trouve aucun autre membre de la famille dans l'histoire, les autres protagonistes étant des membres de l'entourage politique et parisien du héros.


Son Excellence Eugène Rougon, résumé!


(l'Assemblée Nationale)


Eugène Rougon vit à Paris, où il est un personnage très influent: président du Conseil d'Etat, très proche de l'empereur, il donne malgré tout sa démission pour des raisons assez obscures (lui prétend qu'il est fatigué du pouvoir, d'autres parlent d'une mésentente avec l'empereur), au grand dam de sa "cour" de fidèles qui attendait beaucoup de lui. Après sa démission, Eugène Rougon se lie d'amitié avec une jeune femme un peu étrange et mystérieuse, Clorinde, et cette amitié bascule très vite dans un jeu de séduction. Mais Rougon décide de ne pas épouser la demoiselle, qu'il marie à Delestang, l'un de ses amis, se mariant lui-même à une autre dame qui portera sobrement le nom de Mme Rougon.

Les amis de Rougon ne perdent cependant pas l'espoir de voir "le grand homme" revenir au pouvoir, et donc de voir leurs propres affaires réglées. Menées par Clorinde, ils mettent en place tout un plan pour lui permettre de revenir sur le devant de la scène. C'est après un tentative d'assassinat sur l'empereur, dont Rougon était au courant, que celui-ci est alors nommé au Ministère de l'Intérieur. Une ascension fulgurante, mais qui aura un prix: les amis d'hier peuvent devenir les ennemis de demain...

Les grands thèmes du roman:


Comme je vous le disais en introduction, ce roman est très différent du précédent. En effet, les thèmes abordés ne sont pas du tout les mêmes: ici, la politique est clairement au centre de l'histoire. Je tiens d'ailleurs à prévenir le lecteur que quelques recherches lui seront peut-être utiles, car Zola fait référence à des faits très précis.


(Tout le monde se bat pour Napoléon III)


La politique est abordée dès les premières pages: l'histoire commence par une scène qui se passe à la chambre des députés. Le personnage de Rougon est le symbole de la politique, de ses hauts et de ses bas: en effet, le héros va connaître un série de revers et de gloires qui, je pense, sont vraiment caractéristiques de la carrière politique. Ce qui est intéressant dans ce thème, c'est que Zola s'intéresse aussi à ses faces cachées: il ne se contente pas de nous montrer les devants "glorieux", comme la beauté de la chambre des députés, il étale aussi les jeux d'intérêts privés qui peuvent ruiner une carrière ou élever un homme du jour au lendemain. Cet aspect "off" est exprimé au travers des personnages secondaires, comme Mr Kahn, prêt à tout pour voir son projet de chemin de fer aboutir, prêt même à renier des années d'amitié avec Rougon; mais c'est surtout avec le personnage de Clorinde qu'on le perçoit.

(Clorinde, une vraie séductrice)


Clorinde est la représentation ultime de la femme dans ce roman. On sait que Zola aime beaucoup parler de la femme sous toutes ses facettes, et jusqu'à présent, j'ai la sensation que la femme est un personnage "dominant" dans ses romans: dans le Ventre de Paris, par exemple, Lisa est celle qui tient les rênes de la maison. Félicité Rougon est dépeinte comme une gérante à la poigne de fer. Mais elle se laisse aussi dominer, comme Albine dans la Faute de l'Abbé Mouret, ou Marthe dans la Conquête de Plassans. On constate cependant que les femmes qui cherchent à s'élever socialement ou politiquement sont les dominantes, et c'est le cas de Clorinde. Dès le début de l'histoire, un mystère plane sur cette femme au passé inconnu, et Zola nous montre qu'elle est une femme déterminée, volontaire, terrifiante presque. Dans le roman, politique et femme sont clairement liées ensemble...

Sa place dans la saga:


Ce roman marque pour moi un vrai tournant dans la saga: en effet, depuis le début, le personnage d'Eugène est présent un peu partout, mentionné, faisant une apparition de temps en temps. Zola a en quelque sorte conditionné son personnage pour nous donner du suspens, un certain mystère l'entoure. Ce livre qui lui est consacré achève ce suspens en nous dévoilant la personnalité de Rougon.


Son Excellence Eugène Rougon reste dans la continuité de la saga: comme dans le précédent roman, un seul personnage de la famille est vraiment au centre, et on peut faire le parallèle entre Rougon et l'abbé Mouret. Tout deux ont failli être perdu par les femmes, l'un en politique, l'un en religion. Je vous laisse le soin de choisir lequel des deux s'en est le mieux sorti! Cette continuité se voit aussi dans le fait qu'on retourne à Paris, qu'on avait quitté avec le Ventre de Paris, et par l'importance de la politique, un sujet déjà important dans le premier tome de la saga.

Pour moi ce roman ne se détache pas clairement des autres, et rassemble un peu toutes les caractéristiques des précédents romans.

Mon avis sur le livre:


J'avoue être assez mitigée par ce roman. J'ai beaucoup aimé découvrir enfin ce personnage d'Eugène, parce que Zola le mentionnait tellement dans les précédents romans que j'avais la sensation que son histoire allait être grandiose. Mais pour moi, on tourne un peu en rond, même si l'histoire a quelques rebondissements intéressants. Je ne me suis pas attachée aux personnages, comme dans le roman précédent où j'avais beaucoup aimé Albine, et les romans "politiques" me laissent un peu de marbre. Ce roman se lit assez vite, mais ce n'est pas mon préféré!


Le prochain roman en revanche sera plus intéressant, puisqu'il s'agit de l'Assommoir, que j'ai déjà lu et beaucoup aimé. On se retrouve très vite avec de nouveaux articles!

Prenez soin de vous!


AnGee Ersatz*

2 commentaires:

  1. Oh la la la ! Une horreur ce roman. Je comprends que ce ne soit clairement pas ton préféré... Ce qui me rassure, c'est que toi non plus, tu n'as pas réussi à t'attacher aux personnages... ouf ^_^

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    Réponses
    1. Ah non mais celui-là, je m'en rappelle encore tellement je l'ai trouvé galère à lire! x)

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